Port-au-Prince, le 9 décembre 2024 – Une tragédie d’une ampleur effroyable frappe une nouvelle fois Haïti. Le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a fermement condamné le massacre d’au moins 184 personnes, survenu entre le 6 et le 8 décembre dans le quartier de Wharf Jérémie, à Cité Soleil, l’un des bidonvilles les plus pauvres et les plus violents de Port-au-Prince.
Selon des sources locales, le massacre aurait été orchestré par un chef de gang influent, en représailles à une accusation de sorcellerie qu’il attribuait aux habitants après la maladie de son fils, Monel Felix. Les victimes, parmi lesquelles figuraient 127 personnes âgées, ont été tuées dans des circonstances atroces, témoignant de l’intensité de la violence des gangs qui gangrènent le pays.
Le Secrétaire général de l’ONU a exprimé sa sympathie et ses condoléances aux familles des victimes et a exhorté les autorités haïtiennes à mener une enquête approfondie. « Les auteurs de ces violations des droits de l’homme doivent être traduits en justice », a déclaré son porte-parole, Stéphane Dujarric.
António Guterres a également réitéré son appel pressant aux États Membres de l’ONU pour qu’ils fournissent un soutien financier et logistique à la Mission multinationale d’appui à la sécurité dirigée par le Kenya. Cette mission vise à renforcer la Police nationale haïtienne dans sa lutte contre la violence des gangs.
Avec plus de 5 000 morts enregistrés cette année, Haïti est plongé dans une spirale de violence alimentée par les affrontements entre gangs armés et l’effondrement des institutions de l’État. Le massacre de Cité Soleil survient seulement deux mois après une tuerie similaire à Pont Sondé, dans l’Artibonite.
Volker Türk, Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, a qualifié ces récents événements de « terrifiants », mettant en lumière l’inaction persistante face à l’escalade de la violence. « Ces actes de barbarie sont symptomatiques d’un climat d’impunité généralisé », a-t-il ajouté.
Alors que les Nations Unies multiplient les appels à l’aide, la population haïtienne reste prise au piège d’une crise humanitaire et sécuritaire sans précédent. Le chef de l’ONU a exhorté les acteurs politiques haïtiens à accélérer la transition politique afin de poser les bases d’une sortie de crise durable.
Face à l’urgence, la communauté internationale est appelée à agir pour mettre un terme à la violence des gangs et offrir une perspective de sécurité et de stabilité à un peuple meurtri.