L’ancien protecteur du citoyen, Renan Hédouville, et son administration sont actuellement au centre d’une vaste enquête menée par la Cour supérieure des comptes et du contentieux administratif (CSCCA). Une commission a été constituée pour procéder à l’audit de conformité de l’Office de la Protection du Citoyen (OPC) pour la période s’étendant d’octobre 2017 à septembre 2024.
Selon des informations, cette démarche de la CSCCA a conduit à une correspondance officielle adressée à l’actuel protecteur du citoyen, Jean Wilner Morin. La Cour exige la mise à disposition de documents financiers, comptables et administratifs susceptibles de justifier les informations et les opérations effectuées durant la période concernée. Ce processus inclut également toute autre documentation jugée pertinente pour éclairer les zones d’ombre de cette gestion.
Une gestion dénoncée comme « catastrophique »
Le bilan de la gestion de Renan Hédouville à l’OPC est lourdement critiqué. Plusieurs organisations de défense des droits humains qualifient sa gestion de « catastrophique », dénonçant des pratiques telles que le népotisme et la gabegie administrative. Ces accusations mettent en lumière de graves dysfonctionnements qui auraient affaibli le rôle de l’OPC en tant qu’organe indépendant de protection des droits fondamentaux des citoyens haïtiens.
Cet audit vise à établir la transparence et la responsabilité dans la gestion des ressources publiques. La CSCCA, par cette initiative, souhaite vérifier la conformité des pratiques administratives et financières de l’OPC avec les normes en vigueur. Les résultats de cette enquête pourraient non seulement renforcer les mécanismes de gouvernance, mais aussi offrir une opportunité pour rétablir la crédibilité de l’institution.
L’actuel protecteur, Jean Wilner Morin, est désormais sous pression pour coopérer pleinement avec la commission d’audit. Les citoyens haïtiens, de leur côté, attendent des réponses claires sur l’utilisation des fonds publics et les mesures qui seront prises pour éviter de telles dérives à l’avenir.
Alors que l’OPC est censé être une institution phare dans la défense des droits humains, ces révélations jettent une ombre sur sa mission et son efficacité. Les conclusions de cet audit pourraient marquer un tournant dans la lutte contre l’impunité administrative en Haïti, et établir un précédent pour une gestion plus rigoureuse des institutions publiques.
En attendant, l’enquête se poursuit, avec l’espoir qu’elle permettra de faire toute la lumière sur les pratiques dénoncées et de redonner confiance aux citoyens dans leurs institutions.